NU AU SEUIL DE TON ATTENTE
Nous nous saoulons
à l'alcool mentholé de nos ombres
nous sommes les ensoleillés absolus
les paumés dans ce royaume d'incandescence
qui n'aura pas de fin.
Notre statue de buis retourne à la poussière
et c'est l'élan de nos reins qui se brise
il nous faut vite balayer cette sciure
tituber aux quatre horizons
enjôler les collines
et avec une hâte de cavalier d'Asie
planter l'ultime tente
qui narguera le ciel.
Dis ton poème
déchaîne ta vie
et jette ce brandon brûlant
à la neige qui le dévorera.
Cette vie
qui ne fut qu'une seule fenaison
dans un pays onirique et sonore
planèze à la paume rugueuse
sous la faux bleue du ciel.
Chaque fois que tu n'en peux plus
de n'être que ce que tu es
un dieu s'étire
dont tu aimes la sueur adolescente
et ce fugitif roux
nu au seuil de ton attente
c'est toi.
Toi et moi nous serons à jamais perdus
donc à jamais couronnés
et nos doigts fins effleureront
le peu qu'il restera de nous
quand nous aurons tout oublié
- Taisons-nous et partons !
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